Au Nigeria, l’amour du sport ne déteint pas sur les Jeux olympiques

Article : Au Nigeria, l’amour du sport ne déteint pas sur les Jeux olympiques
Crédit: AMISOM - Iwaria
17 juillet 2024

Au Nigeria, l’amour du sport ne déteint pas sur les Jeux olympiques

Le Nigeria est un pays en proie à la mauvaise gouvernance et divisé sous les liens tribaux et religieuses. Le sport est l’un des outils qui a réussi à nous réunir. Il possède le pouvoir de promouvoir l’amitié et la coexistence en paix durable partout dans le monde, malgré la couleur de la peau, la nationalité, l’orientation religieuse et le niveau de richesse.

Les Nigérians adorent le sport. C’est dans notre sang et nos cœurs. En ce qui concerne le sport, notamment le football, nous sommes une seule famille. Aux grands spectacles, par exemple le coup mondial, les jeux olympiques et les jeux du Commonwealth, nous mettons de cote toutes nos différences et nous soutenons nos joueurs et joueuses. L’intérêt commun est le succès pour Nigeria.

Crédit : Wikimedia Commons – Rovena Rosa/Agência Brasil

Nous rassemblons sous l’égide de fraternité. S’il n’y a pas de Nigérians dans un grand concours, nous soutenons un africain. Dans l’absence d’un africain, notre soutien est décerné aux noirs. C’est le même esprit de camaraderie qui était suscité au Qatar 2022 quand Le Maroc a atteint la demi-finale pour la première fois ! C’était un grand accomplissement pour toute l’Afrique.

La nécessité pour l’unité, la paix et le développement après la terrible guerre civile de 1967 à 1970 a mené à l’établissement du festival national du sport en 1973 par l’ancien Président Yakubu Gowon. L’universalité du sport lui en confère le pouvoir de détruire des obstacles découlant de race, religion et des autres facteurs qui existent aux communautés.

Le Nigeria est béni avec beaucoup d’athlètes talentueux. Le football est notre plus grand export dans le domaine de sport. Nos joueurs au foot tels que JJ Okocha, Kanu Nwankwo et Mikel Obi nous ont amenés à la gloire nationale et internationale. Ils ont remporté beaucoup de prix. Dans mon enfance, chaque gamin se voyait en Celestine Babayaro ; un super joueur de club de football de Chelsea.

Le Nigeria aux jeux olympiques

En termes de performance, Le Nigeria a atteint le plus grand niveau aux jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Notre équipe de football a remporté la médaille d’or après une victoire épique contre L’Argentine. Ce jour-là, des gens ont inondé les rues en cris de joie. Des bars sont tombés à court de bières. Beaucoup de personnes ont jeté leurs vêtements et célébré notre succès sans restriction partout en Afrique.

Le Nigeria, un pays sous-développé, avec une grande gamme de problèmes, était uni pour un moment de gloire : Hausa, Igbo et Yoruba ; musulmans et Chrétiens ; les riches et les pauvres. C’était merveilleux !

Le Nigeria, première équipe africaine médaillée d’or aux J.O à Atlanta en 1996. © Reuters

La même année, Chioma Ajunwa, une coureuse, est devenu la première femme africaine pour gagner une médaille d’or dans les jeux olympiques et la première nigérienne pour remporter la médaille d’or aux sautes en longueur des femmes.

À Paris 2024, Le Nigeria sera représenté par une équipe truffée de stars, selon des experts. Nos athlètes participeront à la gymnastique, au badminton, au basket, au tennis de table, à la natation, etc.

L’indifférence envers les JO

Malheureusement, dans ma ville d’Abuja et à travers du Nigeria, l’enthousiasme pour les jeux est très minime. C’est à cause de l’état horrifique de notre économie, la crise du cout de la vie, la corruption maligne et la pauvreté considérables. Un grand pourcentage de la population n’a plus les temps pour poursuivre tels loisirs comme les grands évènements sportifs.
En fait, tout est devenu tellement triste pendant les éliminatoires du Qatar 2022. Certains Nigérians expriment leur indifférence à notre échec pour remporter un ticket. Notre gouvernement est accusé d’utiliser le fait que notre attention collective est concentrée ailleurs pour masquer leur incompétence.

De temps à autre, nos athlètes se sont plaint des mauvais traitements par les organisations sportives de Nigeria, notamment la perte, un délai ou le versement de leurs rémunérations ailleurs. Par exemple, le spectacle honteux de 2017 avec l’ancien ministre des sports, Solomon Dalung, la fédération athlétique de Nigeria, et l’Association internationale des Fédérations d’athlétisme à propos de 150 000 dollars.

Barr Solomon Dalung, ministre des sports nigérian © RFI/bashir

L’espoir pour l’avenir

Actuellement, beaucoup d’athlètes nigérians qui contestent aux JO habitent et étudient à l’étranger. Un phénomène très commun, par exemple, dans notre équipe de basketball. Ils choisissent le Nigeria soit en raison de l’amour pour leur pays d’origine, soit parce qu’il est plus difficile de faire partie de l’équipe de leur pays de résidence.

À l’avenir, on ne peut qu’espérer un Nigeria où les adultes et les personnes âgées se sentent assez en bonne santé, heureux, et suffisamment à l’aise pour s’amuser, peut-être, en regardant les grands évènements sportifs. Nos enfants, nés et élevés au Nigeria ou ailleurs, devraient pouvoir représenter leur pays aux JO avec fierté et sans soucis. Il faut raviver l’excitation pour le sport ; une tradition qui se meurt. Pour le bien de nous et notre génération, pour nos enfants et leurs enfants.

Étiquettes
Partagez

Commentaires